Voilà mon blog, pour vous montrer un peu l'avancement de mon projet de livre et recueillir vos avis!
Peace

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)

18/05/2010

Soft


100 visites, ça relève du miracle pour moi. Alors pour fêter ça je me suis sorti les doigt du... nez (?!), et j'ai enfin posté.
Pour la route un petit dessin de Soft ( de moi, d'où la qualité bien plus douteuse que d'hab')
Merci à tous :)

Histoire (Chap 2: 1.2)

Le trajet se déroule sans incident, je croise seulement une brigade de la milice qui patrouille, mais elle passe sans me voir, et j’arrive bientôt près de la décharge. Je tente de me remémorer le plan du quartier que j’ai appris par cœur il y a environ un mois, et bifurque à gauche, passe deux ruelle sans m’arrêter avant de m’engager dans la troisième. Un peu plus loin, un grand bâtiment marque la fin de l’allée. De vieux néons grésillent au-dessus d’une grande porte de garage ou la peinture s’étaient écaillée, cédant la place à la rouille. Les néons en forment de lettre ont pour la plupart été volés, pour ne laisser de anciennement prestigieuse marque Asheston que les lettre A.S.S. Je soupire, ce doit être ici. J’entre prudemment dans l’usine, ne sachant pas ce que qu’y peut s’y terrer. Une nouvelle fois, je me maudis d’avoir oublié de prendre une lampe, et reste donc un moment à scruter les ombres avant de me diriger vers un monte-charge d’un autre âge. A ma grande surprise, l’appareil se met en branle lorsque je pose ma paume sur l’écran tactile de contrôle. Les grincements de la vieille plateforme se répercutent sur les murs de béton décrépis, créant un vacarme d’enfer ; tant pis pour la discrétion. Arrivé sur la passerelle la plus haute, je longe les murs avant de trouver une échelle de sécurité que j’emprunte sans hésiter.
Sur le toit, cinq grands conteneurs sont posés côte-à-côte. Quatre sont solidement condamnés par de lourdes barres de métal soudées, mais le cinquième, tout à droite, semble seulement fermé manuellement. Je m’approche avec circonspection ne sachant quelle attitude adopter. Oui c’était mon ami, mais cela fait presque quinze ans que je ne l’ai pas vu, et il est fort probable qu’il n’apprécie pas que je fasse irruption chez lui à l’improviste, exactement comme je m’apprête a le faire. Je frappe délicatement à la porte en métal, pas de réponse. J’insiste, frappant plus fort cette fois-ci, mais n’obtient toujours pas de réponse. Je pousse finalement la porte qui s’ouvre sans bruit. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais surement pas à ça. La pièce ressemble à une salle de contrôle de la NASA comme on voit dans les vieux films de l’ancien monde. Des ordinateurs et autres moniteurs sont entassés les uns sur les autres, affichant des informations TV, des lignes de codes incompréhensibles, d’étranges symboles et d’autres bizarreries. Mon ami se trouve au fond de la pièce, penché sur son écran, un casque sur les oreilles ; il ne semble pas avoir remarqué mon arrivée. Je ferme la porte et m’approche doucement, essayant d’enjamber les câbles qui jonchent le sol de la pièce, et lui effleure l’épaule pour ne pas le faire sursauter.
Bien que j’aie mis toute la délicatesse dont j’étais capable dans mon geste, ce simple contact provoque chez lui une réaction pour le moins inattendue. En effet, à peine ai-je touché son épaule qu’il rejette son casque sur le bureau duquel il s’écarte d’un violent coup de pied qui envoie son fauteuil-nuage à l’autre bout de la pièce. Après quelques seconde d’hésitation dans un silence pesant, il semble me reconnaître, malgré les années et mes vêtements pour le moins inhabituels.
- Bon Dieu de merde MoZD c’est toi ? J’ai failli crever de peur avec tes conneries, ça fait bien dix ans Gringalet !
- Quinze ans Soft, quinze ans… La fin de l’Académie.
Soulagé de la tournure que prennent les événements je souris et l’examine de la tête aux pieds. Il n’a pas tellement changé avec ses cheveux courts, ses yeux bleus s’agitant sans cesse et son langage châtié. Les seules différences viennent de sa barbe et de son ventre qui ont un peu grandi, si l’on peut dire. Eric Madhol, surnommé Software, puis Soft en raison de sa passion précoce pour l’informatique. Pendant près de cinq années nous avions étés inséparables, puis nos carrières respectives nous avaient séparés et nous nous étions perdus de vue. Il y a quelques mois, lorsque la milice commença à s’intéresser d’un peu trop près à mes travaux sur les modifications génétiques, je me suis mis à élaborer un plan pour disparaître si le besoin s’en faisait sentir, et grâce au matériel à ma disposition, je pu localiser l’usine, bien qu’il ait effacé son nom des listes de recensement et fait disparaître toute trace de son existence, car je connaissais son surnom, pour le lui avoir moi-même attribué. Soft est désormais un pirate informatique célèbre pour avoir a deux reprise pénétré l’infosphère du gouvernement, mais tout le monde ignore encore aujourd’hui qui il est, sauf moi.
- Un putain de revenant ! Tu veux une bière ? Assieds-toi tu me fous des crampes à rester debout comme ça.
Sans attendre de réponse il sort quatre bières du petit frigo situé sous son bureau et m’en tend deux. Je les prends avec gratitude et m’installe dans un second fauteuil nuage en face de mon ami, soulagé d’être assis après la journée que j’ai passé.
- Bon je vais être franc avec toi, ce n’est pas uniquement par nostalgie que je suis venu te voir, j’ai besoin de toi.
- Vraiment ? Je suis déçu, moi qui pensais que tu voulais juste boire une bière en évoquant les souvenirs d’enfance dans cette foutue prison. Je sais bien que tu as besoin de moi ; et avant que tu poses la question, bien sûr que j’accepte de t’aider. Non seulement parce que ça me fait plaisir, mais aussi parce que je te dois bien ça pour toutes les fois où tu m’as aidé.
- Ta réponse m’enchante, mais réfléchis-y bien. Je suis un fugitif recherché par la milice, m’abriter et m’aider sera dangereux, et je veux que tu sois bien conscient des risques avant d’accepter.
- C’est d’avoir perdu du sang qui te rend idiot ?
Il désigne mes bras et mes jambes couverts de plaies ainsi que mes mains écorchées.
- Techniquement je suis plus dangereux pour toi que toi pour moi MoZD. Je suis hors-la-loi depuis plusieurs années déjà, et je le vis plutôt bien. Alors rassure-toi, ce n’est pas ta présence qui va aggraver ma situation. Et puis… Je commençais à m’ennuyer ferme !
- Effectivement vu comme ça…
- Tu a l’air d’un con, complète-t-il un sourire moqueur aux lèvres. Allez, fini cette bière et amène-toi que je te nettoie ces plaies. Pendant ce temps-là tu me raconteras comment elles sont arrivées là.
Et tandis qu’il m’injecte les nanotechs de guérison, je lui raconte comment je me suis échappé sur le trajet vers le tribunal et ma fuite sur les toits. Il manque de s’étouffer de rire lorsque je lui raconte l’origine de mes vêtements et l’existence du petit mot d’excuse pour leur propriétaire. Une fois les injections faites, sur le conseil de mon ami, je vais me coucher sur un nuage qu’il modèle rapidement en matelas, afin de laisser aux nanotechs le temps d’agir.
Le nuage est assez vieux et se creuse lorsque je m’y installe. Outre ce léger inconfort, ce lit est pour moi presque salvateur, et bien vite je sens le sommeil me gagner.