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Peace

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)

20/06/2010

Histoire (Chap 2: 1.3)


Désolé pour l'attente, le bac tout ça vous savez hein... (comment ça excuse bidon?)


Le répit n’aura été que de courte durée. Quelques heures à peine ne se sont écoulées avant que je ne me réveille en nage. Si la douleur m’a presque entièrement quitté grâce aux nanotechs, je me réveille plus fatigué encore qu’avant la nuit, mes songes n’avaient rien de reposant et encore moins d’agréable. Je suis resté plusieurs semaines cloitré chez moi en attendant mon procès, chaque issue surveillée par la milice. Trois longues semaines durant lesquelles mes journées étaient peuplées de doutes et d’incertitudes tandis que mes nuits loin d’être reposantes étaient pleine de cauchemars. Parmi eux, celui qui cette nuit m’a une fois de plus réveillé. Sans cesse cette salle aux parois, sol et plafond rouge vifs, parait-il pour masquer d’éventuelles taches. Je suis assis sur un tabouret au milieu de cette grande pièce, les mains liées dans le dos. J’essaie de respirer mais l’air est rare et ma respiration est rauque et ma vision trouble, il y a juste assez d’oxygène pour me maintenir éveillé. A travers les larmes qui bordent mes yeux mi-clos je distingue les contours de mon corps, je suis nu, et de grandes trainées violettes strient ma peau laiteuse. Deux geôliers entrent, un micro-respirateur intégré à leurs tuniques épaisses. Le premier s’avance, serrant un petit objet dans sa main ; l’autre reste près de la porte, nonchalamment adossé au mur. Mon regard se reporte sur le premier, et sur sa main serrée. Quelques secondes avant qu’il ne l’enclenche je comprends ce que c’est. Alors qu’il appuie sur le manche, un rai de lumière souple semble couler du manche jusqu’à se lover au sol. L’air crépite autour de ce fouet de lumière rompant le silence pesant de la pièce. Sans même m’interroger ou prononcer quelconque parole il lève le fouet et l’abat avec force sur mes jambes, mon torse et mon dos évitant, sans que je comprenne pourquoi, de meurtrir mon visage. Malgré les coups qui pleuvent sur moi, je ne frémis pas, je suis comme hors de mon corps et assiste à la scène en spectateur. Un liquide épais coule de mes plaies qui s’accumulent, les nouvelles venant s’ajouter à celle plus anciennes qui se rouvrent car n’ayant pu cicatriser. Je perds conscience, mes yeux se ferment. S’ouvrent à nouveaux. Cette pièce, encore. Ils sont trois. Deux me maintiennent plaqué au sol tandis que le troisième se penche avec une seringue au contenu fluorescent. Au moment où l’aiguille me touche, je me réveille. Chaque nuit, sans exception. Ils m’ont tant fait ingérer de drogues pendant mes interrogatoires que depuis je ne peux plus séparer la réalité de la fiction. Peut-être cette pièce n’existe-t-elle que dans mon esprit. Mais je ne pense pas, bien que mon corps n’ai pas gardé de traces de ces coups qui me réveillent soir après soir.
Je m’extirpe du coussin nuage et me fraye un passage parmi les câbles au sol pour accéder au conteneur suivant qui fait office de salle de bain. J’allume la douche et reste là un long moment à sentir l’eau couler sur moi, me lavant de la sueur qui perle sur ma peau. Après de longues minutes sous cette pluie brulante je me sèche et reste là à me contempler dans le miroir. Mon métabolisme a grandement changé depuis que je me suis injecté ces sérums, ma silhouette autrefois fine et fragile c’est élargie, mes épaules sont plus larges, sous ma peau tendue les muscles roulent à chacun de mes mouvements. Mon visage lui-même est devenu plus carré et ma peau s’est légèrement assombrie. Du garçon hésitant et timide que j’étais encore il y a quelques mois il ne reste plus grand-chose, ces changement du physique reflètent bien les changements internes qui ont survenu en moi. Aujourd’hui déterminé et volontaire, je me rends compte qu’il y a peu jamais je n’aurai même envisagé une telle évasion et encore moins été capable de la mettre en pratique. Je m’habille rapidement et m’installe sur un des rare bureaux de libre et sur une feuille blanche commence à noter tous ce dont j’aurai besoin, en plus d’une chance phénoménale évidemment. Après avoir noirci la feuille de haut en bas tant au recto qu’au verso, une main se pose sur mon épaule me sortant de la torpeur vers laquelle je glissai doucement.
-Fais donc une pause, viens prendre un café avec moi, ça fait bientôt cinq heures que tu tartines tes âneries sur ce pauvre bout de papier. Et en plus, tu ne crois pas qu’il y a assez d’ordinateurs ici pour écrire ça à ta place ? Je sais bien que t’as toujours été un peu ringard mais la quand même…
-Je suis ton homme ! Enfin tu m’as compris…
Soft part dans un grand rire avant de m’emmener dans le dernier conteneur, le plus éloigné de l’entrée. C’est une cuisine assez simple et peu moderne, comparé au niveau technologique des autres pièces. La cafetière pourrait avoir appartenu à ma grand-mère sans parler du grille-pain. Une petite table est posée contre la paroi du fond dans laquelle a été découpée une sorte de petite fenêtre depuis laquelle j’aperçois toute l’ancienne zone industrielle, depuis longtemps tombée en désuétude. Je prends place en face de mon ami et déguste avec plaisir ce café, son arôme porte en petit avant-gout de liberté des plus appréciables. Après quelques minutes passée à copieusement insulter ce système et ses acteurs et plusieurs tasses asséchées, Soft me pose la question qui, je le sens bien, lui trotte dans la tête depuis hier soir.
-Alors, qu’est-ce que tu comptes faire maintenant, et comment puis-je t’aider ?
Je retiens un instant mon souffle.
-Je veux sortir et j’ai besoin d’une diversion.
-Sortir ? Sortir sortir ? Ou sortir…
-Sortir, dehors.
-Et tu veux que je fasse diversion c’est ça ?
-J’espérais que tu acceptes oui.
-Foutre Dieu je veux bien mais tu sais que je ne cours pas bien vite, regardes moi un peu.
-Je ne pensais pas à de la course, plutôt à un petit court-circuit.
-Petit ?
-Gigantesque…
-Bordel de merde MoZD tu me lance un défi là ! Je suis avec toi, à une condition.
-Qui est… ?
-Je veux tâter de tes sérums, pouvoir bouger un peu me ferai du bien.
-Marché conclu !