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Peace

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)

19/07/2010

Histoire (Chap 2 : fin)

Sans perdre plus de temps Soft m’amena dans une sorte de vieux laboratoire désaffecté non loin de chez lui, et après plusieurs heures de travail, j’ai enfin fini les sérums. Pendant ce temps-là, Soft m’a dit qu’il allait acheter le matériel que j’ai noté ce matin sur ma liste. Tout semble se dérouler pour le mieux pour l’instant. S’il réussit à trouver tout ce dont j’ai besoin, nous pourrons passer à l’acte d’ici la fin de la semaine. Il nous faudra de toute manière faire vite car la milice doit toujours être à ma recherche et le danger qu’il me retrouve est sans cesse plus grand, je ne veux pas exposer Soft plus que je ne le fais déjà. Après avoir rangé mon matériel et enfermé les flacons dans un sac rembourré pour éviter un choc qui serait pour le moins… malencontreux, je reprends le chemin de l’usine. Je n’ai pas à attendre plus d’une heure avant qu’il n’arrive avec d’énormes sacs. Voyant mon regard interrogateur, il sourit et me fait signe qu’il a tout. Excellent !
Pendant qu’il se décharge de ses sacs, j’entreprends de libérer suffisamment d’espace sur le sol afin d’y étaler tout le matériel récupéré. En dégageant le sol de tous les fils qui le recouvraient je tombe avec surprise sur un tapis qui était jusqu’alors totalement invisible. Soft encore plus étonné que moi, m’explique qu’il a cherché ce tapis des années. Après ces émouvantes retrouvailles, nous vérifions que chaque élément de la liste est bien là.
-Corde ?
-Ok.
-Couteau ?
-Ok.
-Seringues de soin ?
-Ok.
L’inventaire se poursuit ainsi durant quelques minutes puis nous répartissons les achats entre mon sac à dos et son bureau. L’opération est prévue pour demain et ils nous reste encore une foule de détails à régler. Mais avant de passer au plan d’action, il faut que je remplisse ma part du marché. J’installe Soft sur son coussin nuage que j’ai rapidement modelé en table d’opération au préalable et commence à sortir le nécessaire.
-Tu es sûr de vouloir ? Il faudra faire de l’exercice pour que ça ait de l’effet, dans le cas contraires il y a un risque pour que tes organes internes soient irrémédiablement endommagés. De plus si quelqu’un découvre des traces de ces produits dans ton sang tu seras toi aussi poursuivi.
Il me lance un regard exténué avant de me lancer :
«C’est bon tu as fini ton discours moralisateur et protecteur ? On peut commencer ? Ce que tu peux être chiant quand tu t’y met, s’ils m’attrapent je serais de toute façon dans une sacré merde. »
-Alors c’est parti !
L’opération se déroule en fait très rapidement. Une dose de morphine, les trois piqures, et un somnifère pour laisser un peu de temps au produit pour agir. Pendant son repos je m’attelle a trouver le plan d’action dont le succès est le plus probable, et ce n’est pas une mince affaire lorsque l’on ne souhaite pas mettre de gens en danger pendant l’action. Après plusieurs litres de café et au moins 1 louve à tourner en rond j’opte finalement pour un plan d’une simplicité et d’une banalité écœurante, mais les stratagèmes les plus simples sont les meilleurs, non ? Ah bon.
Quoi qu’il en soit il ne me reste plus qu’à dessiner sa sur la carte de la ville que Soft s’est procuré aujourd’hui.
Mon vieil ami enfin réveillé, je commence à lui exposer mon plan d’action. Après y avoir apporté quelques modifications il se déclare satisfait. Je lui propose d’aller courir un moment pendant que je prépare le repas. Sans être sportif forcené, loin de là, son aversion pour la cuisine est plus forte et c’est de bonne grâce qu’il accepte ma proposition. Lorsque j’entends la porte claquer une heure plus tard, c’est à un homme nouveau que je fais face. Si l’effet n’avait pas été très fulgurant sur moi en raison de ma maigreur naturelle, mon amis encombré il y à encore peu de temps d’un solide embonpoint semble avoir littéralement fondu pour laisser place à une sorte d’armoire à glace, bien que les muscles ne soient pas encore très développés, la graisse fondue lui donne un aspect bien plus impressionnant. Mieux que tout m’affirme-t-il, c’est qu’il n’est pas essoufflé le moins du monde alors qu’hier encore un tel effort l’aurait sans aucun doute achevé. Pour autant les produits dans son sang n’arrêtent pas la fin et c’est avec un appétit d’alruth qu’il entame le repas que j’ai posé sur la table.
-Tu te souviens le pensionnat ?
-Comment oublier ça ? Un endroit aussi sordide, et dans lequel on a passé tant de temps !
-On leur a quand même bien retourné l’endroit.
-Tu l’as dit ! On était des sacrés têtes a claque quand même hein ?
-Oh oui !
Assis sur la corniche du toit de l’usine, c’est notre première vraie discussion depuis que nous nous sommes retrouvés. Il n’est pas question de fuite ou de Milice, juste des souvenirs de deux enfants qui se retrouvent après des années de séparations. Malgré moi mon cœur se serre quand je réalise ou nous en sommes aujourd’hui et par où nous sommes passés pour en arriver là. Jamais un enfant ne devrait être éduqué dans des centres tenus par la Milice, jamais il ne devrait être séparé de sa famille si jeune. Voilà pourquoi tous sont si dociles. Privés de repères, ils préfèrent obéir que s’interroger, et nul ne peut les blâmer pour cela. Je regarde mon ami, perdu dans ses pensées. Demain soir, nos vie auront basculées, d’une manière ou d’une autre. Plus que pour moi, je m’inquiète pour lui. Non pas qu’il ne soit pas de taille à affronter les problèmes, bien que sa nature insouciante m’inquiète parfois, mais je sais quel peine est encourue pour aider un fugitif. Et bien que le délit pour complicité d’évasion n’ait jamais été inventé, faute d’évasion, je ne sais que trop bien que la sanction sera dure, et même irrémédiable je le crains.
Je secoue la tête pour chasser ces noires pensées de mon esprit et rejoins mon voisin de corniche dans la contemplation de la ville, seulement éclairée par les rares habitations dont les habitants sont éveillés et la trainée bleutée que laisse derrière lui le tramway. Demain. Jamais demain n’aura été à tel point un autre jour.

1 commentaire:

  1. J'aime vraiment ces deux perso ... Me demande pas pourquoi ... La geekerie m'a toujours plu ... :p

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